Le nombre de Québécois de moins de 45 ans a chuté de façon marquée entre 1981 et 2010, a constaté l’Institut économique de Montréal.
Durant cette période, le nombre de jeunes de moins de 15 ans a diminué de 12,6 % au Québec tandis qu’il augmentait de 16,2 % en Ontario. En même temps, le Québec perdait 5,1 % de sa population âgée de 15 à 44 ans, alors que, dans la province voisine, cette population s’accroissait de 26,1 %.
Au total, le Québec a donc « perdu » 347 800 jeunes de moins de 45 ans en l’espace de 30 ans.
« Une telle baisse a des effets importants à long terme sur la disponibilité de la main-d’oeuvre et explique en bonne partie les enjeux que nous connaissons présentement à ce chapitre », explique l’auteur de l’étude, l’économiste Marcel Boyer. Le court document qu’il a produit s’appuie sur des données de Statistique Canada.
Les causes
Deux raisons expliquent selon lui cette baisse de la population : l’accroissement naturel de la population qui s’est essoufflé et le solde migratoire québécois qui était en deçà de celui de l’Ontario.
Le Québec a connu un solde migratoire international nettement positif, mais en proportion nettement inférieur à celui de l’Ontario. Quant au solde migratoire interprovincial, il est systématiquement négatif, ce qui semble indiquer que la capacité d’attraction du Québec est relativement faible.
Bien que des « facteurs culturels ou linguistiques » puissent être en cause, le faible pouvoir d’attraction du Québec s’expliquerait surtout par la faiblesse du marché de l’emploi durant cette période.
« Seulement 18,5 % des emplois à temps plein créés au Canada depuis 35 ans l’ont été au Québec », poursuit Marcel Boyer.
Depuis 2010, la baisse de la population âgée de moins de 45 ans s’est en partie résorbée, mais il faudra encore attendre pour savoir si cette embellie perdurera. Au tournant des années 1990, le Québec avait connu une période plus favorable sur le plan démographique, mais cette dernière s’était avérée éphémère.
Pour renverser durablement la tendance, l’Institut économique de Montréal prône une plus grande libéralisation de l’économie, dans une optique de « création de richesse ».
Un texte de Hugo Lavallée, correspondant parlementaire à Québec